Ô Roi-Clown, qu’est ce que l’on a pu rire !On t’a bien réussi, tout couleurs naturelles :Fard bien noir sous tes yeux pochés, beaux cocardsdont le jaune beurré descend le long des joues pour s’unir, sans bavure, au pourpre de ton sang largement barbouillé sur tes lèvres d’Auguste.Pas de faute de goût, jusque dans les détails : as-tu vu cette mouche coagulée sur l’arête du nez, qui rehausse ton teint ?Beau et gai maquillage que nous t’avons fait là ! Ta couronne en désordre sur tes cheveux collés est plantée sur ton front, épines enfoncées pour la mieux faire tenirAutour du cou, bien pâle aussi comme tes cheveux blanchis, ce lacet pour collier, que l’on a qu’à serrer si d’aventure tu venais à crierMais tu ne cries pas, ta bouche est close.Tes yeux, quant à eux, sont ouverts, grand ouverts.Derrière ton maquillage comme derrière un décor qui ne serait pas toi, je les vois, interdits, tristes, tristes et doux.C’est moi que tu regardes ainsi ?
JB mai 2012
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